COLLÈGE DES MÉDIATEURS POUR LES AFRICAINS DE LA RUE PAJOL [collège]

ADRESSE AU GOUVERNEMENT

Ayant été sollicités par les Africains d'abord regroupés dans l'église Saint-Ambroise et ensuite dans des locaux de la SNCF situés rue Pajol, d'agir pour eux comme médiateurs auprès des pouvoirs publics, nous avons d'abord tenté d'intervenir afin que soient régularisés tous ceux qui doivent l'être par application de critères conformes au respect rigoureux des droits de l'homme.

Ces démarches commencées il y a plusieurs semaines ont été concomitantes d'une grève de la faim menée par plusieurs dizaines d'entre les intéressés qui a pris fin le 20 mai, puis par une occupation de la Mairie du XVIIIème arrondissement, par des femmes de Pajol. Ces actions ont démontré l'extrême détermination des personnes concernées. Dans son ensemble, le mouvement de ces Africains a témoigné de leur volonté de sortir de situations d'irrégularité.

Notre action auprès du gouvernement a malheureusement mené à un résultat inacceptable, par le très petit nombre de régularisations obtenu.

Pour ceux dont les demandes ont été rejetées, comme pour tous ceux infiniment plus nombreux qui vivent dans notre pays en situation irrégulière, nous nous retrouvons face aux aberrations de la législation en vigueur et au caractère inadmissible de la politique française à l'égard des étrangers.

Soucieux de prendre position en termes généraux, nous avons appelé le gouvernement à ouvrir la voie à une politique de l'immigration et de l'asile totalement renouvelée sur la base du texte suivant.


(Un extrait de ce texte a été publié dans Le Monde du 15 juin 1996).
           

POUR UN RENOUVELLEMENT COMPLET DE LA POLITIQUE À L'ÉGARD DES ÉTRANGERS

                

CONSTAT

           

  • Une législation nationale archaïque et répressive.

                          
               

  • Un contexte international défavorable à certaines catégories d'étrangers.
  • Il présente deux aspects:

                          
               

    Au terme de ce constat, conscients qu'à travers la dignité des étrangers notre propre dignité nationale se trouve en cause, nous appelons à un bouleversement profond de la politique française pour mettre fin à la déplorable situation présente engendrant misères et injustices, conduisant à la négation des droits humains élémentaires et à un désordre administratif préjudiciable aux intéressés.

    
    

    IMPÉRATIFS

    Une nouvelle approche de la question des étrangers, claire et lisible pour tous, doit s'exprimer dans une législation totalement renouvelée, coordonnée avec une initiative forte au niveau européen en ce domaine et bien articulée à un véritable renouveau de la politique de coopération avec les pays de migration.

            

  • Une législation française moderne à l'égard des étrangers.
  • Elle suppose:

    Elle doit reposer sur:

    Les conséquences doivent en être :

               

  • Une initiative internationale forte de la part de la France.
  • Elle doit comporter: