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kein mensch ist illegal
Personne n'est illégal
kein mensch ist illegal
noone is illegal
<http://www.contrast.org/borders>


Connecter et socialiser

Présentation de la campagne pour le show
Art of campaigning
à la conférence Next Five Minutes à Amsterdam


« MORT SOCIALE » est le terme employé par les chercheurs pour caractériser le système spécifique d'exclusion qui distingue l'oppression raciste d'autres types d'oppression comme les règles de classe ou le sexisme. Aujourd'hui, les réfugiés en situation irrégulière représentent certainement la figure qui correspond au plus haut degré de mort sociale dans le discours public. Tout le monde s'accorde à reconnaître que les réfugiés illégaux sont rejetés de tout réseau d'aide sociale officiel, et même exclus du simple droit d'avoir des droits.

La campagne "Personne n'est illégal" a commencé comme une contre-offensive, pour soutenir les sans-papiers. D'un côté, la campagne a été un succès en mettant en place un réseau "offline", un réseau proposant tout ce que la société refuse : le conseil juridique, l'aide médicale, le logement, le passage des frontières, et toutes sortes de soutiens.

D'un autre côté, survivre dans l'illégalité nécessite un réseau généralement constitué de parents, amis, ou compatriotes. Bien sûr, une telle communauté doit opérer dans la cladestinité. Le but de la campagne n'est pas de rester dans le domaine de la charité ou de la compassion, ni de se substituer aux formes de l'auto-organisation, mais de travailler comme un interface pour les différentes formes d'espace public dissolvant. Aussi ne sommes-nous pas des porte-paroles, parlant ou agissant à la place de quelqu'un d'autre, mais nous essayons de lier et de connecter : un conseil local pour les réfugiés avec un accès Internet, des médecins avec des réfugiés plongés dans l'illégalité, des groupes pops et des collectifs anti-racistes, des activistes des médias avec des artistes professionnels, des composantes de la gauche radicale avec le mouvement d'asile dans les églises, et dernier mais pas le moindre, des gens avec-papiers avec des gens sans-papiers.

Pour une lutte commune, un peu de provocation semble nécessaire. Par exemple, l'appel "Personne n'est illégal" invite publiquement à une panoplie d'infractions, qui aujourd'hui sont considérées comme du "crime organisé". Dans le jargon juridique, il s'agit d'"assistance à personne en situation irrégulière", ou d'"aide au séjour irrégulier", et une telle assistance est aujourd'hui punie bien plus sévèrement que l'illégalité elle-même. En conflit avec la loi, nous approuvons ces formes d'assistance, et pour nous, c'est une question d'évidence et c'est une question qui nous concerne tous.

La migration est aujourd'hui sous le feu de la ré-interprétion la plus sauvage, des déplacements de sens et des manoeuvres tactiques. La globalisation et les contradictions du capitalisme dans sa phase actuelle, la fin de la bi-polarité de l'ordre international et la mort lente des États-nations, la crise du monde ouvrier et le développement de la sur-exploitation, ne sont pas des questions théoriques. Ce sont des questions plus que concrètes. Traversez les frontières, et vous verrez que tout n'est qu'une question de tactique.

Depuis le chagement de la constitution allemande en 1993, la politique anti-raciste est devenue une action d'urgence permanente, et sa portée politique a été de plus en plus réduite à quelques cas individuels scandaleux. Au tout début, la campagne "Persone n'est illégal" était un acte de libération et de ré-occupation du territoire politque avec des pratiques et une éthique, mais aussi quelques conséquences esthétiques et théoriques.

À l'opposé des traditionnelle ONG travaillant sur la question des réfugiés, la campagne n'a pas le désir de mettre en place un quelconque appareil ou structure officiels. Il n'y a pas d'aspect programmatique derrière l'appel "Personne n'est illégal" que nous avons publié lors de notre premier rassemblement à l'Hybrid Workspace en juin 1997. Il s'agit seulement d'un slogan qui est devenu célèbre, qui parle pour lui-même, et mieux : il s'agit des gens eux-mêmes qui parlent pour eux.

  • Primauté de la pratique
  • Tous les groupes qui ont des affinités avec cette attitude peuvent utiliser cette « identité fictive » (IF) de la campagne. Cela veut dire que tout effort de représentation au sens classique ou toute stratégie de relations publiques sont quasi obsolètes et sont relégués au second plan. Ils sont remplacés par l'aura des actions directes et discrètes, le charme de la collaboration inattendue et le rêve à réaliser.

    Un exemple est l'histoire du logo de la campagne (voir ci-dessus), qui est soudainement apparu sur les premiers sites Web. Il n'y a pas une version originale mais seulement des centaines de versions faites dans différents éditeurs de texte, différents programmes dtp, différentes polices, couleurs, tailles. Ou encore la première vidéo que nous avons réalisée à l'Hybrid Workspace à la Documenta X : alors que tout le monde attendait un documentaire sérieux à propos de ce sujet compliqué, nous avons rassemblé aléatoirement des extraits tv, copié et collé des bandes qui nous étaient amenées, ajouté du matériel personnel, échantillonné et mis en boucle tout cela dans un rythme très rapide - cassé seulement par les slogans "cross the border" et "Persnne n'est illégal".

    Jusqu'à aujourd'hui, nous avons publié trois numéros d'un journal édité à plusierus centaines d'exemplaires, nous avons monté deux mailing listes et des centaines de sites Web, imprimés des T-shirts, des milliers de bricoles, produit des heures de radio et une douzaine de bandes vidéos. En 1999, trois livres relatifs à la campagne seront publiés, et à la fin de l'année la chaîne franco-allemeande Arte diffusera une soirée thématique intitulée "No one is illegal/Des papiers pour tous", entièrement produite pas des activistes des médias en collaborations avec des acteurs du mouvement des sans-papiers.

    Regardant en arrière, nous pouvons dire : la campagne "Personne n'est illégal" repose sur trois piliers :


  • Comment la campagne a mené campagne
  • L'une des premières idées que nous avons eues déjà à l'Hybrid Workspace, était d'organiser un événement directement à la frontière. Le campement de l'été 1998 à la frontière germano-polonaise a marqué une étape importante dans le sens que le régime des frontières lui-même devenait la cible et que le pouvoir symbolique des fronitères était attaqué par une série d'actions symboliques menées par des centaines de gens pendant une dizaine de jours.

    L'un des points de départ pendant la préparation était le suivant : si la frontière fonctionne non pas à cause de barbelés ou de miradors, mais à cause de l'acceptation de cette frontière par les habitants sur place (acceptaion qui va jusqu'à la délation), qui a été instaurée de façon élaborée, alors la frontière ne peut être enfoncée que par la dénonciation de ces pratiques dénonciatrices. Simultanément, les groupes locaux d'Allemange de l'est, qui ont rejoint la campagne pour la première fois, demandaient des informations et une médiation de la campagne, de ses projets et leurs conséquences pour la polpulation locale. C'était un point essentiel pour eux parce que c'étaient eux qui étaitent concernés par les effets des actions. Ce débat s'est terminé par la décision unanime de tous les participants de mettre en place une "stratégie double" de provocation et d'action pédagogique, s'appuyant sur le journal du campement qui était diffusé à 30.000 exemplaires. Bien sûr, nous avons également fait quelques expériences avec les nouveaux médias, tels qu'une petit radio pirate ou des site Web,mais il est vraisemblable que notre audience principale a été la centaine de policiers qui quadrillaient la zone.

    Quoiqu'il en soit, la façon dont la vieille et désuète notion d'"action symbolique" a fonctionné est étonnante : des événements exmplaires comme l'ouverture de nouveau nouveaux passages à travers la frontière - une action qui normalement devrait être poursuivie et punie, mais a eu l'effet que nous avons gagné la lutte contre les autorités de Goerlitz - ont été un grand succès. D'autres événements similaires ont été des succès comme l'arrivée triomphale de l'équipe "Personne n'est illégal" pendant la second étape du tour cycliste professionnel de la Saxe. Des événements monumentals comme la rave de 50 heures ont révélé des possibilités ouvertes de développement dans la culture jeune, ce qui n'est pas très fréquent dans les cercles politiques et a certainement eu un grand impact. Aussi la grande régate fianale sur la rivière Nesse a été une surprise pour tout le monde. Particulièrement pour les forces de police, qui s'étaient préparées pour une opération dans Goerlitz et sont arrivés en toute hâte en hélicoptères, mais n'ont pas pu empêcher l'occupation de la rivièrepar des gens nageant, des gens en bateau et des spectateurs amusés.

    Nous avons confiance que ces débuts prometteurs peuvent être développés l'année prochaine dans un environnement renouvelé, spécialement si plus de groupes se familiarisent avec les équipements locaux et la situation avant le début du prochain campement, et arrive avec déjà leurs propres idées et les équipements nécessaires pour les réaliser. Quoi qu'il en soit, la frontière reste un espace imaginaire, que nous devons analyser et critiquer, occuper et attaquer, et une place qui révèle sa brutalité seulement si des incidents comme ceux de Freigurg le jeudi matin, quand un car de 27 passagers, tous réfugiés du Kosovo, a été pourchassé par les autorités fédérales et s'est écrasé contre un mur. Sept passagers sont morts, beaucoup sont gravement blessés. C'est inacceptable, mais c'est la réalité de la frontière. Le campement décida immédiatement de manifester à Freiberg, qui se trouve à 80 km de Goerlitz, des délégués ont contacté les survivants pour essayer d'éclaircir les circonstances de l'accident. Ce soutien a été couronné de succès, car l'expulsion de la plupart des survuvants a été empêchée.

    Le campement 99 aura lieu à la frontière entre la République Tchèque et la Saxe. Cet endroit a été choisi à cause de sa situation critique. En parallèle avec le Campement 99, un campement jumeau est prévu à la frontière entre les USA et le Mexique en Californie. Il sera organisé par des groups mexicains, et le réseau de solidarité américain. Il est possible que d'autres campements aient lieu en Autriche et en Belgique, et des actions sur les côtes méditerranéennes. Nous espérons avec cette extension internationale une mobilisation plus large autour de la campagne "Personne n'est illégal" et parmi les autres cercles et groupes.

    Le solgan du campement 99 est "Hackers contre la frontières" et sera réalisé par un mélange inimaginable de médias tactiques et d'actions militantes réelles. Nous invitons tous les activistes radio, les webmestres tactiques, les guerilleros de la communication, les terroristes culturels, les soundsystems, les dj, les musiciens, et artistes à se joindre au campement et à faire des propositions dès maintenant. Dimanche prochain, nous proposons un atelier appelé <border=0> à De Balie. Le but de cet atelier est de rassembler tous ceux qui veulent participer à une action pour le campement 99, ou organiser leur propre campement et développer des idées. Notre proposition est une action contre les frontières à l'échelle de la planète pendant un week-end ou une semaine au mois d'août prochain et cela serait formidable si cette conférence était le point de départ de cette action.

    -------------cross the border--
    --ueber die grenze ------------
    http://www.contrast.org/borders
    --phone: ++49/89/172/8910825---
    -----mar 12-14 n5m3 amsterdam--
    -mar 26-28 conference munich---
    ---aug 7-15 camp borderline----