par exiles10 | publié le 18 février 2005 |
Demandeurs d’asile et sdf traités comme des « campeurs sauvages »
Rassemblement le vendredi 18 février 2005 à 19h
aux allées de Verdun (Paris X)
La contravention pour « camping sauvage »
Avis de contravention : 16440391 |
Nadjib Salihi, de nationalité afghane, a été victime, le 13 janvier 2005 à 7h30, d’une contravention pour « camping sauvage » à proximité immédiate de la Gare de l’Est à Paris.
Il était de retour du centre de réception des étrangers (218, rue d’Aubervilliers, Paris 19e), service de la préfecture de police de Paris, où, faute de moyens et de façon à éviter une contravention pour défaut de titre de transport, il s’était rendu à pied pendant la nuit. Arrivé sur place vers 3 heures du matin, il s’était aperçu qu’y attendaient déjà entre 100 et 200 demandeurs d’asile. Avertis par d’autres nuits d’attente en pure perte au cours des jours précédents, Nadjib Salihi s’en était retourné à son point de départ où, épuisé et frigorifié, il avait tenté de se reposer et de se réchauffer en s’installant dans son duvet à même le trottoir.C’est là qu’un agent de la police s’est distingué en lui infligeant une amende.
Dans tout le Xe arrondissement de Paris errent chaque jour, depuis la fermeture en 2002 du camp de Sangatte proche de Calais, des dizaines d’Afghans, de Kurdes d’Irak et d’Iraniens qui viennent en Europe pour fuir la situation tourmentée de leur pays. Totalement ignorés par les pouvoirs publics (locaux et nationaux), ils sont condamnés à un sort de clochards qu’ils ne sont pas. Conformément aux calculs des autorités françaises, la plupart finissent pas fuir vers d’autres pays de l’Union européenne. La situation est identique à Calais.
La contravention infligée pour « camping sauvage » à Nadjib Salihi ne constitue pas seulement un bon indice du comportement de la France à l’encontre des demandeurs d’asile. Elle exprime également au mieux son indifférence à l’égard des sans domicile fixe qui, alors qu’ils se multiplient sur l’ensemble du territoire, peuvent au mieux espérer être misérablement hébergés de nuit dans des dortoirs d’urgence pour la plupart totalement irrespectueux de leur dignité.
Si les SDF et les demandeurs d’asile peuvent être traités comme des « campeurs sauvages », c’est qu’ils sont rangés dans la catégorie des pollueurs de paysage, êtres à peine humains qui peuvent faire l’objet d’une politique comparable à celle qu’on réserve aux déchets.
Contre une telle conception de l’humanité et de l’asile, le Collectif de soutien des exilés appellent toutes celles et tous ceux que révolte cette politiqueà venir, muni-e-s de duvets , « camper » aux côtés des exilés le vendredi 18 février 2005 à partir de 19h aux allées de Verdun (tout près de la Gare de l’Est).
Apportez vos duvets !
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