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10 juillet 2001

Saint-Bernard - an V

Manifestation Nationale à Paris le 25 Août 2001
 

Le 23/08/1996 les gardes mobiles expulsaient 314 africains sans-papiers, réfugiés à l'église Saint-Bernard à Paris depuis le 23/06/1996 pour interpeller l'opinion et les pouvoirs publics sur la réglementation en vigueur et ses effets dramatiques sur des milliers d'étrangers en France. La lutte qui commençait ainsi se poursuit encore, élargie par des milliers de Sans-Papiers de toute la France et appuyée par des français et des européens de tous les secteurs. Aujourd'hui, toutes les observations montrent que nous nous rapprochons d'une situation similaire à celle de cette époque en raison de l'absence de volonté politique au niveau gouvernemental. En effet, les modifications intervenues et les mesures prises sont loin d'avoir endiguées les problèmes alors posés.

Cependant, loin d'avoir été vaine, notre mobilisation a permis d'importants acquis:

Cependant, ayant contribué au renversement de ce gouvernement de droite, les attentes nourries d'un gouvernement de gauche demeurent lettre morte. Les lois Pasqua-Debré n'ont pas été abrogées. Surtout animée du souci de désamorcer notre lutte par des concessions minimales, la circulaire Chevènement s'est avérée une peau de chagrin. Déjà insuffisante, elle a été l'objet d'une application arbitraire et tatillonne. Loin d'en rattraper les effets pervers, la loi du 11 mai 1998, conçue dans la même logique que les lois Pasqua-Debré, a confirmé et parfois approfondi l'esprit répressif et soupçonneux de l'ordonnance désuète du 2 novembre 1945 alourdie de ses innombrables réformes. L'attente d'une autre politique envers les immigrés conforme à l'égalité des droits garantie par la Constitution est toujours déçue. Les femmes étrangères demeurent sans statut autonome au regard des lois en vigueur qui les assimilent à d'éternelles mineures. La politique de l'immigration coordonnée au niveau européen s'appuie sur des traités et accords de plus en plus violents envers les pauvres des pays pauvres, constituant la barricade d'une Europe forteresse. Le gouvernement de "gauche plurielle" a dû procéder à une opération partielle de régularisations provisoires qui a abouti à la délivrance d'environ 80 000 vignettes d'un an.

Mais il y en a 63.000 qui restent sans papiers.

Toutes les ficelles légales sont utilisées pour condamner les Sans-Papiers sortis de l'ombre par la lutte, à replonger dans les couloirs sombres du travail au noir au profit de patrons véreux.

La politique de co-développement tant vantée, bloquée par le désir absurde de contrôle des flux migratoires, s'est réduite dans la bouche du gouvernement Jospin au miroir aux alouettes de « l'aide au retour ». Le résultat est là : malgré l'effort colossal consenti, cette politique « d'aide au retour » n'a pas attiré plus de 27 étrangers. Une telle politique est une chimère qui impose au gouvernement une vérita ble réflexion avec toute la société sur une politique alternative fondée sur le respect de la liberté de circulation.

Notre revendication demeure alors d'actualité comme elle l'était il y a 5 ans. Nous restons déterminés à poursuivre cette lutte comme nous l'étions il y a 5 ans. C'est ce que nous avons voulu signifier le 4 février dernier en retournant à l'église Saint-Bernard pour rappeler à l'opinion et aux pouvoirs publics, ainsi qu'aux diverses institutions, ce retour à l'urgence dans laquelle la politique frileuse de la gauche veut étouffer notre lutte.

Les victoires importantes mais partielles enregistrées depuis 1996 doivent être complétées par celles qui naîtront de notre mobilisation de l'an 2001 et des années à venir si nécessaire.

Aujourd'hui comme chaque année depuis 5 ans, nous vous appelons avec les organisations qui nous soutiennent à manifester ce jour symbolique.

Manifestation nationale à Paris.