Sans Papiers
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Saint Ambroise an IV
Justice pour les Sans Papiers

15 février 2000
 
Le 18 mars 1996, 314 africains sans papiers se réfugiaient à l'église Saint Ambroise à Paris pour interpeller l'opinion. La lutte qui commençait ainsi se poursuit encore, élargie par des milliers de Sans Papiers de toute la France et appuyée par des français et des européens de tous les secteurs. Aujourd'hui, toutes les observations montrent que nous nous rapprochons d'une situation similaire à celle de cette époque en raison de l'absence de volonté politique au niveau gouvernemental. En effet, les modifications intervenues et les mesures prises sont loin d'avoir endigué les problèmes alors posés. Cependant, loin d'avoir été vaine, notre mobilisation a permis d'importants acquis :

Les lois Pasqua-Debré n'ont pas été abrogées. Surtout animée du souci de désamorcer notre lutte par des concessions minimales, la circulaire Chevènement s'est révélée une peau de chagrin. Déjà insuffisante, elle a été l'objet d'une application arbitraire et tatillonne. Loin d'en rattraper les effets pervers, la loi du 11 mai 1998 a confirmé et parfois approfondi l'esprit répressif et soupçonneux de l'ordonnance désuète du 2 novembre 1945 alourdie de ses innombrables réformes. L'attente d'une autre politique envers les immigrés, conforme à l'égalité des droits garantie par la Constitution, est toujours déçue. Les femmes étrangères demeurent sans statut autonome au regard des lois en vigueur qui les assimile à d'éternelles mineures. La politique de l'immigration coordonnée au niveau européen s'appuie sur des traités et accords de plus en plus violents envers les pauvres des pays pauvres, constituant ainsi la barricade d'une Europe forteresse.

Le gouvernement de « gauche plurielle » a du procéder à une opération partielle de régularisations provisoires qui a abouti à la délivrance d'environ 80 000 vignettes d'un an. Mais il en reste autant qui restent sans papiers.

Toutes les ficelles légales sont utilisées pour condamner à nouveau les sans papiers, sortis de l'ombre par la lutte, à replonger dans les couloirs sombres du travail au noir au profit de patrons véreux.

La politique de co-développement tant vantée, bloquée par le désir absurde de contrôle des flux migratoires, s'est réduite dans la bouche du gouvernement Jospin au miroir aux alouettes de « l'aide au retour ». Le résultat est là : malgré l'effort colossal consenti, cette politique « d'aide au retour » n'a pas attiré plus de 27 étrangers. Une telle politique est une chimère qui impose au gouvernement une véritable réflexion avec toute la société sur une politique alternative fondée sur le respect de la liberté de circulation.

Notre revendication demeure alors d'actualité comme elle l'était il y a quatre ans.

Nous restons déterminés à poursuivre la lutte comme nous l'étions il y a quatre ans.

C'est ce que nous avons voulu signifier le 30 janvier dernier en retournant à l'église Saint Ambroise pour rappeler à l'opinion et aux pouvoirs publics, ainsi qu'aux diverses institutions, ce retour à l'urgence dans laquelle la politique frileuse de la gauche veut étouffer notre lutte. Les victoires importantes mais partielles enregistrées depuis 1996 doivent être complétées par celles qui naîtront de notre mobilisation de l'an 2000 et des années à venir si nécessaire.

Aujourd'hui, comme chaque année depuis quatre ans, nous vous appelons avec les organisations qui nous soutiennent à manifester ce jour symbolique.

Nous vous invitons après la manifestation à une grande fête.

Manifestation Nationale
Samedi 18 mars 2000
A partir de 14h à Paris
départ Saint Ambroise

  • Pour la régularisation de tous les Sans papiers

  • Pour l'arrêt des expulsions et la fermeture des centres de rétention

  • Pour la libération de tous les sans papiers emprisonnés pour défaut de papiers

  • Pour l'abrogation des lois Pasqua-Debré et Chevènement

  • Pour l'abolition de la double peine

Premiers signataires : AC !, Act Up-Paris, Alternative Libertaire, ASTI, ATMF, EG (Portugal), CFDT-Cheminots, CGT, Coordination Nationale des sans papiers, DAL, Droits devant !, Emmaüs, FASTI, FGTE-CFDT, FTCR, Gisti, JRE, LCR, Les Verts, LO, PFAS, RAJFIRE, Ras l'Front, SUD-Education, SUD-Culture, SUD-PTT, Syndicat de la Magistrature, UTSFARS