Sans Papiers
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Coordination nationale
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POUR UNE VÉRITABLE RÉGULARISATION DES SANS-PAPIERS
LE 5 JUIN, MARCHE NATIONALE DE DENFERT-ROCHEREAU A MATIGNON


Lors de la campagne des législatives de mai 1997, Monsieur JOSPIN avait promis l'abrogation des lois PASQUA-DEBRÉ et la régularisation des sans-papiers. Dans la présente campagne des élections européennes, lui et les siens semblent avoir oublié jusqu'à l'existence de ce problème qui avait été décisif dans leur retour aux affaires. Et pourtant, avec une Europe qui dresse ses fortifications contre l'étranger, une Europe de remise en cause du droit d'asile, une Europe de l'exclusion sociale, avec notamment les accords de Shengen et le traité d'Amsterdam, le débat actuel concerne au plus haut point les sans-papiers : nous n'entendons donc pas laisser passer la conspiration du silence entretenue par le gouvernement sur notre sort.

Parmi les 63.000 déboutés de la circulaire CHEVENEMENT, indépendamment de ceux qui n'avaient pas fait de demande de régularisation, par crainte d'être fichés, beaucoup répondaient aux critères (déjà forts restrictifs) de la dite circulaire. Sur instruction du Ministère de l'Intérieur, les Préfets ont de fait, assuré un quota de déboutés. Des preuves existent que l'instruction de milliers de dossiers a été bâclée; mais les préfectures refusent de les réexaminer. Mais à qui profite ce refus massif de régularisation ? Au patronat qui dispose ainsi d'une masse de main d'oeuvre à bon marché ? Lorsque le gouvernement JOSPIN invite les sans-papiers déboutés à s'intéresser à l'« aide au retour » ou à retourner dans l'ombre sous peine d'être arrêtés ou expulsés dans des conditions humiliantes, il ne laisse de doute à ce sujet!

La loi RESEDA, dite loi CHEVENEMENT, connaîtra le même sort que la circulaire du même nom. Les tracasseries se multiplient dans les préfectues (et sous-préfectures) pour le dépôt des dossiers de régularisation. Les sans-papiers qui grâce à la lutte ont pu bénéficier d'une carte précaire d'un an, se voient pour beaucoup d'entre eux refuser le renouvellement de la carte lorsqu'elle arrive à expiration.

Cette politique de refus massif de régularisation des sans-papiers s'accompagne d'une répression accrue : arrestation et incarcération (3.000 sans-papiers actuellement dans les prisons), avec des peines allant jusqu'à un an de prison ferme (cas de Cheikné DIAWARA), mise en « camp de rétention », et expulsion où mort s'en suive (Sémira en Belgique, Marcus en Autriche), condamnation de syndicalistes pour délits de « soutien à sans-papiers » (Michel BEURIER à Clermont-Ferrand, etc.)

Nous n'entendons pas laisser, sans réaction, se poursuivre cette politique de répression qui vise à briser la lutte exemplaire des sans-papiers pour leurs droits. C'est pourquoi, après la marche européenne du 27 mars, le meeting national du 22 mai, nous organisons une

MARCHE NATIONALE SUR MATIGNON

SAMEDI 5 JUIN 1999 A 15 HEURES

Le lieu de départ est DEFERT-ROCHEREAU

pour exiger de Monsieur JOSPIN et de son gouvernement :

Paris, le 26 mai 1999d