COLLECTIF DE SANS-PAPIERS D'ILE DE FRANCE
Maison des ensembles, 3/5 rue d'Aligre, 75012 Paris
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COMMUNIQUÉ [pajol]

Le soir du vendredi 20 janvier, M. Gerard Chemouil, secretaire confederal de la CGT charge de l'immigration, est arrive au 94 rue JP Timbaud, dans les locaux de la CGT de la metallurgie pour intimer l'ordre aux sans-papiers qui y avaient ete accueillis provisoirement depuis le 11 decembre de quitter les lieux.

Comment en est on arrive a ce qu'un responsable syndical agisse de la sorte ? Retour sur les faits.

A travers des discussions qui ont eu lieu aussi bien avant qu¹après chez les métallos, la confédération CGT avait promis de voir dans quelle mesure elle pourrait nous aider à trouver un local de lutte pour ceux de nos camarades qui devaient quitter l¹église Notre-Dame d¹Espérance et qui souhaitaient rester en groupe afin d¹organier et de mener la lutte ensemble. Une réunion s¹est tenue le 19 janvier dans ces mêmes locaux du 94, à laquelle assistait M. Chemoui. Après un échange sur la situation en général, la CGT a émis le souhait qu¹une lettre commune soit rédigée pour démentir les bruits qui racontaient qu¹elle aurait appelé la police lors de l¹arrivée des camarades dans ces locaux, le 11 déembre et avait promis de tenir une deuxième réunion avec les responsables des sans-papiers, le lundi 25 janvier, pour esayer de trouver ensemble une solution.

La position de la CGT a toujours été de soutenir la lutte des sans-papiers, malgré les limites et les contradictions qui peuvent découler de toute collaboration. Ce qui s¹est passé malheureusement nous a laissé perplexe. En effet comment peut-il en être autrement quand un responsable confédéral alerté par Aminata Diagne, après que des camarades sans-papiers soient passés au 94 rue Jean-Pierre Timbaud pour récupérer le matériel qui leur appartient, ose-t-il expulser en pleine nuit des travailleurs sans-papiers, venus se réfugier dans local syndical sous les regards des flics postés à l¹extérieur ? Alors même qu¹un accord avait été trouvé entre les responsables de la CGT et les sans-papiers pour mettre fin à l¹hébergement dans les meilleurs délais. S¹immiscer dans les affaires internes des ans-papiers, accuser les camarades qui se trouvaient dans le local de la CGT de vol et d¹agresion, alors même qu¹ils n¹étaient pas impliqué dans ce qui s¹est passé le vendredi 22 janvier, ça ne doit pas être le rôle d¹un responsable syndical. Pourtant ce même responsable syndical a toujours prétendu respecter l¹autonomie des sans-papiers en lutte.

Nous osons croire que la confédération ne cautionne pas de tels agissement et qu¹elle prendra les dispositions qui s¹imposent pour que soit respectée l¹autonomie des sans-papiers en lutte et qui refusent de rentrer dans le consensus avec le gouvernement.

Nous espérons que la CGT ne tardera pas à réagir dans le bon sens afin de confirmer une position de principe mise à mal aujourd¹hui, et prenons les camarades travailleurs à témoins dans cette affaire qui sent trop la manipulation et la mauvaise foi. Nous resterons quant à nous vigilant et mobilisé avec la certitude que quoi qu¹il arrive nous vaincrons.

Paris, le 25 janvier 1999