COLLECTIF DE SANS-PAPIERS D'ILE DE FRANCE
Eglise Notre Dame de l'Espérance, 47, rue de la Roquette
75011 Paris (métro Bastille)
Tél. 06 85 28 05 48 - 06 87 94 10 7? - 06 03 27 61 40


TRACT [sommaire]

Sur une initiative du 6ème collectif de sans-papiers, la restructuration de la lutte autour du mot d'ordre de régularisation globale de tous les sans-papiers par une carte de dix ans, a pris forme dans l'occupation de l'église Notre-Dame-d'Espérance, qui est devenue le lieu de lutte et de mobilisation pour tous les sans-papiers d'où qu'ils viennent, dans le cadre du "collectif de sans-papiers d'île de France".

Face à ce regain de mobilisation et à ce recentrage, la préfecture et le gouvernement persistent dans leur volonté d'étouffement, de divisions et d'isolement et rejettent toujours le dialogue. Aujourd'hui ils franchissent un autre palier en érigeant en règle l'interdiction de manifester ; ainsi le 31 octobre la préfecture de police nous a refusé le trajet parisien le plus classique : à notre demande d'aller jusqu'à l'église ou du moins jusqu'à la Bastille, la préfecture nous a parqués à la place de la République par un déploiement des gendarmes mobiles afin de nous pousser à la faute et à l'affrontement. Aujourd'hui ils continuent à exercer la même pression en nous interdisant le rassemblement pacifique de la place Saint-Michel, après l'avoir autorisé plusieurs semaines ce qui prouve 1e caractère fallacieux des motifs d'interdiction et prouve qu'il est le résultat d'une décision politique : jouer sur la peur du gendarme, après la faillite du stock de "circulaires de division" dont le gouvernement Jospin nous abreuve depuis le 24 juin 1997, pour nous pousser à retourner à une clandestinité que nous rejetons à jamais. L'arrêté d'interdiction est un abus de pouvoir manifeste en dépit de tous ces considérants formels.

Refuser la régularisation globale de tous les sans-papiers est un choix lourd de conséquences pour la gauche plurielle. Rejeter 70 000 sans-papiers dans une clandestinité officielle est contraire à l'état de droit. Ce résultat était un choix délibéré à l'origine de la circulaire Chevènement du 24 juin avec ses critères aux contours flous justifiant, préalablement, toutes les décisions administratives de rejet. Les circulaires dites d'assouplissement permettaient à peine de modifier le quota sélectif de "la vie familiale", et rejetaient ainsi, quasiment, tous les célibataires. Les mesurettes d'accompagnement des rejetés de la régularisation, aide au retour et le "contrat de réinsertion dans le pays d'origine" de Madame Aubry, ne seront en aucune façon une solution satisfaisante à des gens qui demandent la reconnaissance de leur droit au séjour dans un pays pour lequel ils se sont fait surexploités en le bâtissant avec d'autres. Pire encore, la loi Chevènement en aggravant des dispositions, déjà très dures, perpétue la précarisation de tous les étrangers et n'amène aucune amélioration de fond à leur situation.

Pour faire échec à une telle politique, nous appelons tous les sans-papiers, les travailleurs dans leur diversité, les étudiants et tous les soutiens à se mobiliser autour du rassemblement hebdomadaire du mercredi et à être très nombreux le 18 novembre à 17 heures à l'église pour participer au rassemblement que la préfecture nous interdit. Avec nous, agissons pour amplifier la mobilisation en participant aussi à la

MANIFESTATION DU 21 NOVEMBRE 1998

A PARTIR DE 15 HEURES A LA PLACE DENFERT-ROCHEREAU

pour réclamer: