COLLECTIF RÉGIONAL DES SANS-PAPIERS D'ILE-DE-FRANCE
5, rue d'Aligre 75012 Paris
Tél. : 06 87 94 41 07 - 06 85 28 05 48


28 janvier 1998 [pajol]

LA LUTTE POUR LA RÉGULARISATION DE TOUS LES SANS-PAPIERS CONTINUE


Le gouvernement de Lionel Jospin s'entête dans une impasse. Au lieu de régler dans le fond les questions posées par la lutte des sans-papiers, ce gouvernement a choisi de perpétuer la politique hypocrite et répressive dite de "maîtrise des flux migratoires" : les lois et les mesures d'exception s'enchaînent, qui font délibérément de l'étranger un bouc-émissaire, lui refusant l'égalité des droits et l'enfermant dans la précarité.

  • La circulaire du 24 juin 1997, appliquée de façon très restrictive par des préfectures libres de leurs pratiques arbitraires, a permis de ficher 150.000 personnes.

    Parmi les 80.000 "régularisés" triés, certains sont déjà confrontés au problème durenouvellement de leur vignette et sont redevenus sans-papiers. Des milliers d'autres, méfiants, ou tout simplement hors critères, qui n'ont donc pas déposés de dossiers, sont désormais désignés comme des parias. Comble de la démagogie, le gouvernement prétend qu'il "n'ira pas arrêter les sans-papiers chez eux" : c'est l'aveu que l'État français a décidé de faire vivre des milliers de sans-droits sur son territoire sous la menace permanente des contrôiles policiers.

  • La loi Chevènement s'inscrivant dans la même logique que celles de Debré et Pasqua en rajoute aux ardeurs d'une réglementation déjà sévère à l'égard de l'étranger.

  • Les solutions en trompe-l'oeil du gouvernement de Lionel Jospin (commission de recours,critères d'"assouplissement", circulaire Aubry pour l'aide au retour) n'ont convaincu personne. Bien loin d'apporter des solutions globales, elles lui ont permis de gagner du temps, en cherchant à duvuser les sans-papiers entre eux.

  • La provocation que constitue l'emprisonnement à un an de prison ferme de notre camarade Diawara arrêté en pleine audience vise l'ensemble du mouvement des sans-papiers et de ses soutiens. Elle est inadmissible. D'autres camarades de Diawara, qui ont occupé les mêmes églises, et qui ont été débarqués des avions en mars 98 suite également aux protestations des passagers, repassent devant le tribunal le 28 janvier 1999. Ce nouveau procès de sans-papiers qui ont osé se battre pour réclamer leurs droits doit être un moment fort de mobilisation pour dénoncer l'acharnement dont nous sommes victimes : peines de prison ferme pour défaut de papier, mises en rétention, expulsions...

    Nous, Collectif régional des sans-papiers d'Ile-de-France (5, rue d'Aligre 75012 Paris), nous continuons à réclamer la régularisaiotn de tous les sans-papiers ayant déposé un dossier ou non, afin de ne plus être victimes de patrons sans scrupules, et pour sortir définitivement de cette zone de non-droit dans laquelle le gouvernement de gauche veut nous maintenir.

    La lutte des sans-papiers est aussi celle de tous les travailleurs, de tous les citoyens soucieux du respect des droits de l'homme.

    Poursuivons cette lutte tous ensemble, sur la base de nos revendications :

    RENDEZ-VOUS

    LUNDI 4 JANVIER 1999

    18h30, Place de l'Odéon

    Les rassemblements du mercredi reprendront à partir du 13 janvier, Place de l'Odéon.

    Paris, le 28 décembre 1998