Appels à signatures
[qui est concerné ?]

Pour mémoire...



petitionSite La pétition : http://www.lapetition.com


  • Déclaration du 9 juin 1996

    (reprise en encart dans Le Monde du 25 septembre 1996)

    Cette déclaration a été écrite le 9 juin 1996 par un groupe d'intellectuels, dans un double but :

    « Nous, soussignés, déclarons offrir l'hospitalité à quelqu'un du groupe de Saint Ambroise et lui proposer notre aide ou l'héberger sous notre toit, jusqu'au moment où tous auront obtenu leurs papiers, comme nous le ferons à l'avenir pour toute personne en situation similaire. »

    Cette déclaration a recueilli plus de 200 signatures, parmi lesquelles celles du philosophe Jacques Derrida et de l'écrivain Jacques Roubaud.

    Répondeur téléphonique : (1) 42 45 75 11
    Déclaration du 9 juin
    s/c U.S.P.
    52 av Gallieni
    92240 Malakoff


  • Lettre au Président de la République (juin 1996)

    Un autre groupe d'intellectuels appelle au mois de juin 1996 à signer la lettre suivante au Président de la République :

    « Monsieur le Président,

    Inquiète (resp. inquiet) et indigné(e) devant l'annonce de mesures aggravant la répression contre les étrangers et ceux qui les aident, je déclare avoir hébergé des étrangers sans leur avoir demandé s'ils étaient en situation régulière ou pas, et affirme mon intention de continuer à le faire. Ce sont nos propres libertés de citoyens français que je défends ainsi.

    Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma profonde considération. »

    Cette lettre a recueilli près de 700 signatures, parmi lesquelles celles du sociologue Pierre Bourdieu, de l'historien Jacques Le Goff, et de l'astronome Jean-Claude Pecker.


    (parue en encart dans Le Monde du 18 décembre 1996)

    Cette lettre a été rédigée après l'annonce de ce qui était à l'époque le projet de loi Toubon et l'avant-projet Debré. Elle a recueilli près de 700 signatures émanant à quelques exceptions près d'universitaires et de chercheurs. Parmi elles, celles d'environ 200 professeurs des universités et directeurs de recherche, quatre membres de l'Institut, deux professeurs au Collège de France, de nombreux directeurs de laboratoires.

    Apres les événements de cet été, elle est plus que jamais d'actualité.

    Un appel à contribution financière a permis de faire paraître un encart dans Le Monde  du 18/12/96 rappelant cette démarche, au moment où le nouvel avant-projet Debré (Le Monde  9/10/96) est annoncé. D'après ce qu'on en sait pour le moment, il contient quelques possibilités de régularisation à côté de mesures facilitant les expulsions. Le tout implique une inquiétante augmentation de l'arbitraire laissé à l'administration.

    Martin Zerner
    Association Droit d'Asile Urgence Absolue
    78 rue du Faubourg Saint Denis
    75010 Paris
    chèques à l'ordre de Madame Bardos CCP 2 164 07 F PARIS.


  • Manifestation du 28 septembre 1996

    Un autre groupe d'intellectuels et d'artistes diffuse à l'initiative du Professeur Léon Schwartzenberg, un appel à la manifestation du 28 septembre 1996 qui a recueilli plus de 100 signatures, parmi lesquelles celles de Barbara, Jean Benguigui, Marcel Bluwal, Paul Carpita, Philippe Caubère, Patrice Chéreau, Didier Daenninckx, Jacques Derrida, Henri Dutilleux, Isabelle Huppert, Indochine, Thierry Jonquet, Mathieu Kassovitz, Jean-Marie Le Clézio, Claude Lanzmann, Marcel Maréchal, Partrick Modiano, Catherine Ribeiro, Claude Roy, les Rita Mitsouko, l'amiral Sanguinetti, Alexandre Stewart, Bertrand Tavernier, Zabou. Le texte


  • « Nous ne pouvons plus laisser faire » (18 janvier 1997)

    (paru en encart dans Le Monde du 15 février 1997)

    Le 18 janvier 1997, Elisabeth Allès, chercheur à l'EHESS, Etienne Balibar et Danièle Lochak, professeurs à l'université de Paris X-Nanterre, et Emmanuel Terray, directeur d'études à l'EHESS, lancent la pétition suivante.

     
    PROJET DEBRÉ ET RÉPRESSION CONTRE LES ÉTRANGERS
    NOUS NE POUVONS PLUS LAISSER FAIRE

    Nous ne pouvons plus laisser faire : déjà la fermeture des frontières et les restrictions du droit d'asile, aggravées par les lois Pasqua, ont entraîné une succession continue d'atteintes aux droits fondamentaux des étrangers ainsi qu'aux libertés de tous. Sous prétexte de lutter contre "l'immigration clandestine", elles ont précarisé la situation de l'ensemble des étrangers en France et fait basculer dans l'irrégularité des catégories entières de résidents et de demandeurs d'asile.

    Nous ne pouvons plus laisser faire : : avec le projet de loi Debré en cours de discussion au Parlement, un seuil supplémentaire est franchi dans la dégradation de l'Etat de droit et l'atteinte aux principes démocratiques : accroissement des pouvoirs de la police au détriment du juge, contrôle sur les personnes hébergeant des étrangers débouchant automatiquement sur leur fichage, remise en cause du renouvellement automatique de la carte de résident, etc. Cette dégradation menace aussi, de plus en plus, les droits des nationaux français.

    Nous ne pouvons plus laisser faire : : avec les pressions sur les administrations, avec les menaces de poursuites pour "aide au séjour irrégulier", ce sont les caisses de sécurité sociale, les établissements scolaires, les ANPE, les services municipaux, c'est toute la population qui sont sommés de se transformer en auxiliaires de la police et en délateurs. On renoue ainsi avec l'esprit et les pratiques des heures les plus sombres de notre histoire.

    Nous ne pouvons plus laisser faire : : par-delà les déclarations du gouvernement en direction d'une opinion sensibilisée au drame des "sans papiers de Saint Bernard" et à la justice de leur cause, par-delà les fausses promesses, la machine répressive continue sur sa lancée. Jour après jour, et dans des conditions souvent attentatoires à la dignité des personnes, on met en rétention, on expulse ceux qu'on avait promis de régulariser.

    Chacun sait bien qu'une telle obstination sur des objectifs uniquement répressifs ne contribue en rien ni à la solution de problèmes sociaux, ni au recul du sentiment d'insécurité. Elle ne cesse, au contraire, de compliquer le fonctionnement de l'administration et d'en alourdir les coûts. Elle menace les libertés de chacun, entraîne la dégradation de l'esprit civique et de l'éthique du service public. Elle favorise l'extension de la xénophobie et du racisme. Elle pousse à des actions désespérées des milliers d'hommes, de femmes, d'enfants vivant avec nous sur notre sol et précipités dans la précarité et l'angoisse.

    Nous voulons le retrait du projet de loi Debré et, plus généralement, la révision de toute la législation anti-immigrés progressivement mise en place depuis vingt ans.

    Nous voulons l'ouverture de négociations honnêtes avec les associations de soutien et les collectifs de sans-papiers en vue d'une régularisation des victimes de cette politique. Et dans l'immédiat un moratoire sur les expulsions.

    Nous nous engageons à participer aux actions organisées pour obtenir le retrait du projet Debré. En tout état de cause, s'il devait être adopté, nous continuerions d'en contester la légitimité et de défendre tous ceux, étrangers et français, qui en seraient les victimes.

     
    Cet appel a déjà reçu le soutien de plusieurs centaines de signataires. Vous pouvez adresser vos signatures et vos contributions pour couvrir les frais de publication de cet appel (dans Le Monde  du 15 février 1997) et d'autres actions à venir à :

    Emmanuel Terray c/o Ligue des Droits de l'homme
    27, rue Jean Dolent 75014 Paris


  • Manifeste des 66 cinéastes (11 février 1997)

    Cet appel, lancé par des réalisateurs de cinéma, paraît conjointement dans Le Monde  et Libération  du 12 février 1997 et dans Les Inrockuptibles. La liste des 66 signataires, arrêtée à cette date, devrait s'allonger dans les jours à venir .

    Ce texte a par ailleurs été repris par 200 écrivains, 59 metteurs en scène de théâtre et comédiens, et circule chez les musiciens (contact : Alain Damiens, fax 01 43 91 56) et les artistes (contact : Jean Nouvel 10 cité d'Angoulême 75011 Paris)

    « Nous sommes coupables, chacun d'entre nous, d'avoir hébergé récemment - pour des raisons personnelles ou professionnelles - des étrangers en situation irrégulière. Nous n'avons pas dénoncé nos amis étrangers. Et nous continuerons à héberger, à ne pas dénoncer, à sympathiser et à travailler sans vérifier les papiers de nos collègues et amis.

    Suite au jugement rendu le 4 février 1997 à l'encontre de Mme Jacqueline Deltombe, "coupable" d'avoir hébergé un ami zaïrois en situation irrégulière, - et partant du principe que la loi est la même pour tous - nous demandons à être mis en examen et jugés nous aussi.

    Enfin, nous appelons nos concitoyens à désobéir et à ne pas se soumettre à des lois inhumaines.

    Nous refusons que nos libertés se voient ainsi restreintes. »


  • Appel pour l'abrogation des lois Pasqua (12 septembre 1997)

    Libération  du 12 septembre 1997 a publié l'appel suivant :

    « Depuis de nombreuses années, la question de l'immigration a été utilisée pour détourner l'attention de nos concitoyens des vrais problèmes de société auxquels nous sommes confrontés: le chômage, l'exclusion, les ghettos.

    Les lois Pasqua-Méhaignerie-Debré ont érigé les immigrés en boucs émissaires et poussé dans la marginalité des familles entières.

    L'annonce de l'abrogation de ces textes durant la campagne électorale a fait naître un immense espoir auprès des immigrés et de l'ensemble de nos concitoyens. Elle était la démonstration qu'une autre logique est possible.

    C'est pourquoi le gouvernement doit tenir ses promesses électorales. Il lèvera ainsi la suspicion entretenue par l'extrême droite à l'égard des étrangers et de leurs enfants. Nous demandons l'abrogation de l'ensemble de ces lois et la mise en place d'une législation plus simple et plus juste. »

    Premiers signataires : Denis Amar. Mouloud Aounit. Dominique Barthe. Xavier Beauvois. Pascale Bigot. Enki Bilal. Christian Bobin. Philippe Boivin. Guillaume Bourgogne. Hélène Breschand. Patrick Cahuzac. Jean-Luc Capozzo. Florence Cestac. Sylvie Chaput. Daniel Chenevez. Patrice Chéreau. Jean-Michel Collet. Pascale Criton. Leila Cukierman. Didier Daenninckx. Alain et Viviane Damiens. Marie Darrieussecq. Julie Delpy. Marianne Denicourt. Manu Dibango. Patrick Dorobisz. Annie Ernaux. Claude Fatus. Vivianne Forester. Dan Franck. Daniel Gélin. Stéphane Guignard. Antoine Hervé. Jean-Claude Izzo. Paula Jacques. Agnès Jaoui. André Jolivet. Guy Konopnicki. Eugénie Kuffler. Gilles Lazimi. Marianne Lyon. Ahmad Madi. Richard Martin. Roger Martin. Elli Meideros. Daniel Mesguish. Alain Mikovski. Marc Mimram. Ariane Mnouchkine. Claude Pennetier. Didier Petit. Jean-Bernard Pouy. Patrick Raynal. Régis Renouard La Rivière. Marie Noël Rio. Sara Santhonnax. Rémy Skoutelski. Valère Staraselski. Fodé Sylla. Brigitte Sylvestre. Bernard Tavernier. Sixu Tidiane Toure Kunda. Jean Vautrin. Karine Vayne.


  • Appel pour la régularisation des sans-papiers (1er octobre 1997)

    Appel paru dans Le Monde  du 3 octobre 1997 ayant reçu plus de 1.300 signatures.
    Cette pétition a été reprise dans Charlie-Hebdo  du 15 octobre 1997, puis dans le numéro spécial immigration des Inrockuptibles  du 19 novembre 1997.

    Pour signer : « Pétition Régularisation »
    44, rue Montcalm, 75018 Paris
    Tél. : 01 42 58 82 28 / fax : 01 42 58 82 27
    ou auprès d'Alain Damiens
    Fax : 01 43 94 91 56
    E-mail : damiensa@easynet.fr

    « Au lendemain des élections de juin 1997, le nouveau gouvernement a annoncé la régularisation sous condition d'un nombre important de sans-papiers : des dizaines de milliers d'immigrés en situation irrégulière sont donc allés se déclarer à leur préfecture - condition indispensable à leur régularisation.

    A ce jour, plus de 100.000 personnes ont été recensées, pour moins de 1.200 régularisations.

    Notre inquiétude est à l'image de la disproportion de ces chiffres : immense. Car ce que les chiffres racontent, c'est qu'ici rien ne va. Ni les critères de sélection, ni leur application .

    Comment justifier qu'un célibataire soit moins digne de vivre ici avec nous, qu'une personne mariée ? Comment accepter que l'interprétation des textes soit laissée à l'arbitraire de l'administration ? Que vont devenir enfin tous les sans-papiers qui ne seront pas régularisés, ceux-là qui demain auront tout perdu, puisqu'ils sont désormais fichés avant d'être potentiellement expulsables ?

    Parce que nous ne voulons pas être les complices de ce marché de dupes, parce qu'il nous semble de la plus grande gravité que les espoirs déçus s'accumulent en France aujourd'hui, nous demandons au gouvernement qu'il réponde à cette situation, non par un règlement comptable, mais par un geste politique : Nous demandons la régularisation de tous les sans-papiers qui en ont fait la demande.

    En attendant qu'une nouvelle législation, rompant radicalement avec les lois d'hier (Pasqua/Debré) et celle qu'on nous annonce aujourd'hui (Projet Chevènement), enraye définitivement la machine à fabriquer des sans-papiers. »


  • Appel des "17" (5 octobre 1997)

    Dix-sept intellectuels de gauche interpellent le gouvernement dans le Journal du dimanche  du 5 octobre 1997, sur l'immigration en revendiquant un « droit d'inventaire ».

    Ce texte a été lancé par Ariane Mnouchkine. Parmi les signataires se trouvent quatre membres du collège des médiateurs : Monique Chemillier-Gendreau, Amiral Antoine Sanguinetti, Laurent Schwartz, Pierre Vidal-Naquet.


  • Contre-pétition de onze intellectuels (7 octobre 1997)

    Dans Libération , onze intellectuels parmi lesquels Alain Finkielkraut et Emmanuel Todd, en appellent soi-disant à la fin des passions, et en réalité se livrent à une sinistre mise en scène de leurs répugnants fantasmes : « On frémit à l'idée que le projet réel de ces défenseurs des seuls "sans-papiers" pourrait être de provoquer un afflux régulier d'irréguliers demandeurs de régularisation immédiate en dehors de tout critère. »


  • L'autre pétition (contre-pétition pro-Chevènement, 13 octobre 1997)

    Nouvelle contre-pétition pro-Chevènement, publiée par Marianne  du 13 octobre 1997, et signée par Jean-François Kahn, Alain Finkielkraut et compagnie. À noter la signature de Michèle Tribalat, dont les travaux démographiques montrent pourtant que l'angoisse de la "pression migratoire" est pure paranoïa.


  • Lettre ouverte des "17" au gouvernement (17 octobre 1997)

    Libération  du 15 octobre 1997 publie une Lettre au gouvernement rédigée par les signataires de l'Appel des "17" du 5 octobre 1997, auxquels se sont joints Daniel Buren (sculpteur), Jacqueline Costa-Lascoux (collège des médiateurs), Jacques Derrida (philosophe), Michel Surya (écrivain).