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Date: Sun, 25 Aug 1996 14:58:09 +0200
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Subject: actualités (25 août 96)

Samedi 24 août 1996

Procès de Madjiguène Cissé. Émouvants témoignages de Stéphane
Hessel, Léon Schwartzenberg, Emmanuelle Béart et d'une comédienne du
Théatre du Soleil. Cette dernière, noire mais française, se trouvait à
l'intérieur de l'église lors de l'assaut et raconte comment elle a été
placée avec les sans-papiers lors de la séparation des noirs et des blancs.
Les témoins ont tous souligné les qualités de Madjiguène, son intelligence,
son sens aigu des responsabilités. Madjiguène a raconté comment elle a du
affronter, entièrement nue, les quolibets de six femmes de la police
(« Ah, elle ne dit plus rien, la porte-parole ! »). Vibrante plaidoirie de
Maître Henri Leclerc, l'un de ses quatre avocats. Le procureur a requis
trois mois de prison et trois ans d'interdiction du territoire, « sans
enthousiasme ». Les juges ont retenu deux mois de prison avec sursis sans
interdiction du territoire. Madjiguène est donc ressortie libre du
tribunal. Mais avec un casier judiciaire et ... toujours pas de papiers !
Sept sans-papiers étaient jugés comme elle devant la chambre
correctionnelle. Les autres sans-papiers comparaissaient devant le 35 bis,
et la grande majorité d'entre eux est ressortie libre, comme ce fut le cas
pour Ababacar Diop, pour vices de forme dans la procédure. Un avion
militaire a décollé d'Évreux pour expulser 57 étrangers, dont quatre
maliens interpelés à Saint-Bernard. Avant le décollage, des manifestants
ont affronté les forces de l'ordre. À Dakar, comme plus tard à Bamako, des
manifestations de protestation ont eu lieu, et l'avion a mis cinq heures
avant de pouvoir redécoller, grâce à l'appui de militaires français basés
sur place.

Vendredi 23 août 1996

L'ÉVACUATION DE SAINT-BERNARD. 7h30. Entre 1000 et 1500 policiers
enfoncent les portes de Saint-Bernard et évacuent les trois cents Africains
ainsi que les nombreuses personnes qui se trouvaient avec eux. Les
Africains s'étaient donnés comme mot d'ordre de ne pas résister, faisant
preuve d'une « dignité » que Jean-Louis Debré a lui-même soulignée. Les
Africains ont été emmenés au centre de rétention de Vincennes.
18h. Manifestation de protestation de République à Nation
rassemblant entre 10.000 et 20.000 personnes.
Au-delà de Nation, plusieurs milliers de manifestants ont continué
en direction du centre de rétention de Vincennes aux cris de « libérons
les sans-papiers ! », formant une étrange colonne qui a marché pendant
cinq kilomètres à travers le bois. Une fois devant le centre de rétention,
affrontement avec les forces de l'ordre déployées en grand nombre. Entre
minuit et 1h du matin, il restait encore 500 manifestants dans le bois aux
prises avec les CRS.

Jeudi 22 août 1996

Nouvelle veillée de solidarité.
Le Conseil d'état rend son avis. Alain Juppé déclare à la télévision
que cet avis va tout à fait dans le sens de l'action du gouvernement.

Mercredi 21 août 1996

Nouvelle veillée de solidarité.
18h. Manifestation de République à Saint-Bernard.
Le matin, Alain Juppé réunit neuf ministres pour examiner la situation.
À 17h, Jean-Louis Debré accepte de recevoir trois délégués des
Africains, parmi lesquels Ababacar Diop et Madjiguène Cissé. Il saisit par
ailleurs le Conseil d'état sur les modalités d'application des lois
Pasqua.

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Les Africains sans-papiers de St Ambroise.
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